vendredi 9 août 2019

Chronique "Royaume de vent et de colères" de Jean-Laurent del Socorro




En 1596, deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. A La Roue de Fortune se croisent des passés que l'on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s'essaie à un métier sans arme. Les pions sont en place. Les troupes royales arrivent devant la ville. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.


J’étais très excitée à l’idée de découvrir ce roman historico-fantasy dont j’avais beaucoup entendu parler à sa sortie. De plus, l’édition collector d’ActuSF est absolument sublime ! 

Dans ce roman, nous suivons toute une galerie de personnages, tantôt clichés, tantôt originaux auxquelles on s’attache très rapidement. Ils se prénomment Victoire, Axelle, Gabriel, Silas, Armand et bien d’autres personnages secondaires à découvrir. La particularité de ce roman est que l’auteur a décidé de se concentrer plus sur les personnages que sur l’univers, ce qui est pour le moins étonnant dans un roman de fantasy. On apprend à les découvrir, à connaître leurs convictions, leurs choix de vie, leurs rêves. Ils font tous partie de générations différentes, détiennent des caractères divergents mais ont en commun la témérité et le courage. Chevalier ou mercenaire, l’auteur nous présente un panel de profils intéressants et attachants. J’ai eu un petit coup de cœur pour les personnages de Victoire et d’Axelle, deux femmes mercenaires qui ont réussi à se faire une place dans un monde exclusivement masculin car sanguinolent et sans pitié. Enfin, des femmes qui se font respecter par leur force et leur intelligence combinée sans avoir 16 ans et peu d’expérience. Elles sortent des clichés que l’on peut lire souvent dans les romans, surtout young-adult et, cela me fait plaisir de voir enfin un auteur qui ne sexualise pas ses personnages féminins. 

Comme dit précédemment, l’auteur s’est concentré essentiellement sur ses personnages. L’univers n’est pas bâclé pour autant. On ressent énormément de travail de recherche sur les guerres de religion, le fond historique etc. Découvrir Marseille prise aux mains du roi est assez impressionnant. Quant à la partie fantasy, elle est peu développée et j’aurai aimé en savoir plus. Cependant, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture ! 

Du côté de l’intrigue, j’ai été totalement happée par le rythme de l’histoire. Jean-Laurent del Socorro a décidé de mettre en scène son intrigue autour d’un lieu principal et en moins de 24 heures. Les chapitres courts et les rapides changements de points de vue nous permettent de dévorer le roman sans jamais nous ennuyer. L’histoire est composée de trois actes et l’auteur développe tous les pans de l’histoire de ses personnages : leur passé, leur présent et une idée de leur futur. 

Enfin, la plume de l’auteur est fluide, travaillée et immersive. J’ai savouré son écriture tout le long de ma lecture et en tournant les dernières pages, je me suis dit qu’il fallait absolument que je suive cet auteur de plus près et que je me procure Boudicca qui est son second roman ! 

Note : 5/5

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