mercredi 11 septembre 2019

Chronique "Comment le dire à la nuit" de Vincent Tassy #PLIB2019



#ISBN9782375680897

La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu'elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs. Elle l'enleva. Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d'amour et de nuit qui traverserait les siècles.


J’entame aujourd’hui ma dernière chronique pour le PLIB 2019 en vous présentant mon avis sur Comment le dire à la nuit de Vincent Tassy. Malheureusement, ce roman n’a pas été un coup de cœur ni une excellente lecture mais il m’a permis de découvrir enfin le talent de Vincent Tassy pour l’écriture. 

Dans cette histoire, nous suivons de multiples personnages sans lien apparent entre eux, en tout cas au début. Je les ai tous, sans exception, trouvé étranges et perchés, ce qui ne m’a pas permis de m’attacher à eux. Le seul protagoniste qui m’a touché est Egmont, un jeune aristocrate obligé de se marier à une femme qu’il connaît à peine alors qu’il vit le parfait amour avec un homme. J’ai réussi à partager sa peine et son effroi au fur et à mesure de ma lecture. Chaque personnage détient un passé flou et mystérieux mais je n’ai pas vraiment pu ressentir d’émotions face à leur sort. 

Du côté de l’intrigue, elle m’a paru extrêmement longue. Il est indéniable que l’alternance des points de vue des personnages est intéressante et apporte un minimum de rythme mais ça s’arrête là. L’auteur nous laisse constamment dans le flou jusqu’à la fin, ce qui rend la lecture épuisante. On a l’impression de se déplacer dans un brouillard épais et on ne distingue pas la sortie. L’action est, quant à elle, rare et le manque d’explication ne m’a pas permis de comprendre le dénouement dans son entièreté. 

Tout comme l’intrigue, l’univers m’a paru flou et peu développé alors que les idées paraissaient originales et bonnes. J’ai beaucoup apprécié l’insertion d’éléments historiques ainsi que la chronologie du roman. Quant aux créatures présentées ici, elles sont loin d’être mes préférées et je m’attendais à un peu plus d’originalité au niveau de leur mythologie. 

Enfin, je reconnais le talent de Vincent Tassy pour narrer des histoires mais malheureusement, je n’ai pas accroché à sa plume. À vouloir faire trop artistique et lyrique, j’ai perdu le rythme et le sens de l’histoire. L’écriture m’a paru par moment « too much » et m’a rendu confuse à de nombreuses reprises à cause de divagations et d’introspections des personnages. 

Note : 3/5

Chronique "Rouille" de Floriane Soulas #PLIB2019



#ISBN9782367406060


Dans un Paris alternatif du XIXe, alors que l'Homme a conquis la lune, une femme sans mémoire se démène pour trouver son identité

Paris, 1897. 
De nouveaux matériaux découverts sur la Lune ont permis des avancées scientifiques extraordinaires. Mais tout le monde n'en profite pas ! En dehors du Dôme qui protège le centre urbain riche et sophistiqué, le petit peuple survit tant bien que mal. C'est dans une maison close sur l'un de ces faubourgs malfamés qu'a échoué Violante, prostituée sans mémoire. Alors qu'elle se démène pour trouver son identité dans un monde dominé par les hommes et les puissants, sa meilleure amie disparaît dans d'atroces circonstances. 
Contre la raison, la jeune femme décide de prendre part aux investigations...



Dans ce roman, on suit Violante, une jeune prostituée qui a perdu la mémoire. J’ai bien aimé suivre les péripéties auxquelles était confronté Violante mais je n’ai pas particulièrement accroché à sa personnalité. Je l’ai trouvé un peu simple et lisse, j’aurai aimé une héroïne badasse ou forte et finalement, elle se fait rejeter au second plan dans à peu près tous les véritables moments d’action. 

Concernant l’intrigue, j’ai passé un bon moment grâce à un certain rythme. L’autrice a inséré pas mal d’action dans son histoire. Cependant, il manque selon moi beaucoup de surprises. J’ai trouvé les quelques retournements de situation prévisibles et peu originaux. L’histoire demeure intéressante mais ennuyante par moment car elle est trop prévisible. Du côté de l’univers, les idées sont bonnes et originales mais elles manquent de développement. Cela reste en surface et j’aurai aimé en savoir plus et découvrir un peu plus la haute société vu qu’on passe majoritairement du temps dans les bas fonds de Paris. 

Enfin, l’écriture de l’autrice est travaillée, prenante et fluide. Cela m’a permis d’avancer rapidement dans le roman et m’a donné envie de me plonger dans le prochain livre de l’autrice. 

Note : 4/5

Chronique "Terre de Brume (T1) Le sanctuaire des dieux" de Cindy Van Wilder #PLIB2019




#ISBN9782700259230

Dans un univers envahi par la brume, deux jeunes femmes unissent leur magie pour sauver le monde de la destruction. Depuis l'enfance, Héra vit dans le sanctuaire des Prêtres de l'Eau, où elle apprend à maîtriser sa magie pour devenir guerrière. Au cours d'une mission, elle rencontre Intissor, une sœur de Feu venue avertir les habitants d'un terrible danger. Mais il est déjà trop tard : une vague de brume, peuplée de créatures ni mortes ni vivantes, frappe le sanctuaire. Et elle frappera encore.



On découvre deux jeunes femmes courageuses et badass qui ne renoncent à rien pour atteindre leur but et que j’ai, par la même occasion, aimé suivre. Leur relation évolue rapidement au fil du roman, installant une ambiguïté entre respect, amitié et amour. Je suis intriguée de voir quelle évolution l’autrice instaurera entre les deux femmes, apportant peut-être de l’originalité à ce roman YA. Quant aux personnages secondaires, ils ne m’ont pas particulièrement intrigué. 

Du côté de l’intrigue, Cindy Van Wilder instaure un rythme assez prenant avec de l’action et des rebondissements. Cependant, j’ai trouvé le schéma utilisé assez classique et peu surprenant concernant les retournements de situation. Je m’attendais à la fin et ce premier tome m’a semblé bien trop court. 

De plus, les fondements de l’univers sont très intéressants et originaux mais j’en attendais tellement plus. Il m’a sérieusement manqué de développement pour être immergée au maximum dans ce monde recouvert de brumes et rempli de croyances, de magie et de dieux/déesses. J’espère assister à une explosion de mythologie dans le second et dernier tome. 

Enfin, j’ai beaucoup apprécié retrouver la plume de Cindy Van Wilder. Découverte dans Memorex et Les Outrepasseurs, je suis toujours emportée par son écriture travaillée et fluide. Je vous recommande ces romans et j’espère vraiment que le dernier tome de cette duologie remontera mon avis global sur la saga. 

Note : 3,5/5

Chronique "Le dieu oiseau" d'Aurélie Wellenstein #PLIB2019



#ISBN9782367405827

Une île. Dix clans. Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l'île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du " banquet " : une journée d'orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires. Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Enfin, la nouvelle compétition est sur le point de commencer. L'occasion pour Faolan de prendre sa revanche. Sa vengeance aura-t-elle le goût du sang ?


Je ne pense que je me serai plongée dans ce roman s’il n’avait pas été sélectionné pour le Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktube (PLIB). Dépeint comme violent et dur psychologiquement, il sort totalement de ma zone de prédilection. Finalement, j’ai plutôt bien apprécié ma lecture même si elle est loin d’être parfaite. 

On suit le personnage de Faolan, un jeune homme réduit en esclavage depuis dix ans par le fils de l’assassin de sa famille. Devenu insensible suite à des maltraitances à répétition (viols, os cassés, lynchages etc.), son unique but est de remporter l’œuf d’or qui lui permettra de sortir de son état d’esclave. J’ai aimé suivre son personnage, torturé et perdu, mais je ne me suis pas attachée à lui à cause de son évolution. Ce n’est pas un garçon intelligent et raisonné. Sa seule pensée s’articule autour de la vengeance et le rend fou au fil du livre. Même si l’autrice a très bien développé ce personnage psychologiquement, j’aurai aimé comprendre certains de ses gestes ou de ses paroles. 

L’intrigue est, quant à elle, en dents de scie. Parfois rythmée et mouvementée, elle retombe facilement dans le plat et la longueur. L’histoire demeure tout de même prenante puisque l’on veut absolument savoir ce qui arrive à Faolan, son maître Torok et comment va s’articuler la quête dont rêve notre protagoniste. 

Concernant l’univers, j’ai beaucoup apprécié ses bases, sa mythologie mais il m’a manqué de développement. Je souhaitais vraiment en savoir plus, découvrir l’histoire de l’île où vit Faolan et de l’île de la quête. L’un des bons points est d’avoir eu la sensation de me retrouver dans Hunger Games par moments. Mais, selon moi, la fin est l’un des points faibles de l’histoire. L’autrice demeure floue sur l’avenir de Faolan et de l’île, les conséquences de ses choix etc. J’aurai apprécié plus d’explications sur le choix final de Faolan par la même occasion. 

Enfin, la plume de l’autrice est fluide et prenante, nous permettant de nous immerger dans l’histoire avec facilité. Cependant, je dois souligner quelques incohérences et des longueurs au fil de ma lecture. 

Note : 3,5/5

Chronique "La fille qui tressait les nuages" de Céline Chevet #PLIB2019



#ISBN9782375680797

Saitama-ken, Japon. Entre les longs doigts blancs de Haru, les pelotes du temps s'enroulent comme des chats endormis. Elle tresse les nuages en forme de drame, d'amour passionnel, de secrets. Sous le nébuleux spectacle, Julian pleure encore la soeur de Souichiro Sakai, son meilleur ami. Son esprit et son coeur encore amoureux nient cette mort mystérieuse. Influencée par son amie Haru, Julian part en quête des souvenirs que sa mémoire a occultés. Il est alors loin de se douter du terrible passé que cache la famille Sakai… Fable surréaliste, la Fille qui tressait les nuages narre les destins entrecroisés d'un amour perdu, une famille maudite et les tragédies d'une adolescence toujours plus brève.


Dans ce roman, nous suivons Julian, un adolescent japonais, toujours en deuil après la mort de son amour d’enfance, la petite-sœur de son meilleur ami. Julian n’est pas un personnage que j’ai particulièrement apprécié. Il a un mauvais caractère, se trouve constamment des excuses face à ses erreurs ou les rejette contre les autres. J’avais envie de le secouer par moments. Malgré sa personnalité, on découvre au fil des pages qu’il a vécu des évènements traumatisants qui peuvent expliquer une partie de son comportement. 

Concernant les personnages secondaires, l’autrice ne les a pas négligés et cela nous permet de suivre d’autres points de vue sur l’histoire et le personnage de Julian. Je ne m’y suis pas non plus attachée même si leurs personnalités et comportements m’ont beaucoup intrigué tout le long de ma lecture. 

Entre malédiction et mythologie japonaise, l’autrice nous plonge au cœur d’une histoire de famille angoissante, prenante et mystérieuse. J’ai aimé découvrir l’aspect japonais de l’histoire, le vocabulaire, leurs habitudes etc. Je pense que c’est l’une des premières fois que je lis un roman se déroulant au Japon et cela m’a donné envie de m’y intéresser d’un peu plus près. Quant à l’intrigue, elle est intéressante et plaisante à suivre. Cependant, il m’a manqué des révélations et de la surprise. J’ai pu anticiper les nombreux retournements de situation excepté un à la fin mais c’était trop peu pour moi. Pourtant, l’histoire a beaucoup de potentiel et c’est pour cela que je ne regrette de l’avoir découverte. 

Enfin, l’écriture de Céline Chevet est un plaisir pour tout.e amoureux.se de la lecture. Poétique, lyrique, apaisante tout en instaurant de la tension et du mystère, j’ai dévoré ce roman grâce à sa plume. Je suis avec attention la prochaine parution de l’autrice et vous recommande grandement ce roman. 

Note : 4/5

dimanche 8 septembre 2019

Chronique "Signé Poète X" d'Elizabeth Acevedo



Harlem. Xiomara a 15 ans et un corps qui prend plus de place que sa voix : bonnet D et hanches chaloupées. Contre la rumeur, les insultes ou les gestes déplacés, elle laisse parler ses poings. Étouffée par les préceptes de sa mère (pas de petit ami, pas de sorties, pas de vagues), elle se révolte en silence. Personne n'est là pour entendre sa colère et ses désirs. La seule chose qui l'apaise, c'est écrire, écrire et encore écrire. Tout ce qu'elle aimerait dire. Transformer en poèmes-lames toutes ses pensées coupantes. 
Jusqu'au jour où un club de slam se crée dans son lycée. L'occasion pour Xiomara, enfin, de trouver sa voix. 


Quand j’ai reçu ce roman dans ma boîte aux lettres, j’en avais déjà entendu parler sur le booktube anglophone sans jamais réellement m’y intéresser. Publié par Nathan pour la rentrée littéraire, je me suis dis que c’était le moment de sortir de ma zone de confort en lisant un roman écrit uniquement en vers. J’ai adoré cette nouvelle expérience littéraire ! 

Dans cette histoire, nous suivons Xiomara, une adolescente de 15 ans vivant à Harlem et aux origines dominicaines. Entre un père effacé et une mère extrêmement religieuse, Xiomara et son frère jumeau cherchent tous les deux à se construire et à se faire une place dans ce monde. J’ai aimé suivre Xiomara, une jeune fille au fort caractère, talentueuse, qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense. Sa rébellion face à sa famille, la société, les conventions est inspirant et courageux. 

Je ne m’attendais pas à découvrir autant de thèmes traités dans ce roman surtout sous cette forme. L’autrice a décidé de parler de la religion, de la place de la femme dans une société où on la réprime et n’a pas la parole, du slam et de l’univers auquel il appartient, de la sexualité et de l’apprentissage de la vie pour trouver sa voie. Traiter la religion est assez rare dans des romans young-adult, un thème qu’on laisse souvent immaculé sous prétexte qu’il est sacré. Avec respect et recul, l’autrice arrive à en montrer les dérives du quotidien et comment elle affecte les gens, d’une bonne et d’une mauvaise manière. C’était extrêmement touchant et rageant à la fois, on a envie d’aider Xiomara tout en restant seulement spectateur.trice de sa vie. 

Enfin, la plume d’Elizabeth Acevedo mêlée à celle de Clémentine Beauvais donne un résultat pour le moins prenant. J’ai été emportée dans l’histoire de Xiomara à travers ses vers, son écriture, ses pensées. Fluide et addictif, j’ai dévoré ce roman en quelques heures. Je vous recommande énormément cette histoire originale, touchante et pleine d’espoir. 

Note : 4,5/5

mercredi 14 août 2019

Chronique "La religieuse" de Denis Diderot




Un de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré, Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que Suzanne Simonin était censée avoir écrits à l'attention de Croismare.


Dans ce roman, nous suivons le personnage de Suzanne, une jeune fille de seize ans, contrainte d’entrer dans un couvent par sa mère. Je me suis beaucoup attachée à Suzanne. Évidemment, elle subit de nombreuses situations peu enviables pendant tout le roman, ce qui nous fait ressentir de la pitié et de l’injustice. C’est une fille qui, dès le début de l’histoire, sait ce qu’elle souhaite dans la vie : retrouver sa liberté, sortir du couvent, construire sa vie en-dehors de l’influence de sa famille et des gérantes du couvent. Sa soif de liberté est communicative et Diderot nous dépeint un personnage qui évolue, courageux et déterminé. Même si sa naïveté ne l’aide pas, on ne peut qu’aimer la suivre. 

Quant à l’intrigue, je craignais les longueurs et un manque cruel de péripéties car il s’agit d’un classique. J’ai été très surprise d’être autant immergée dans l’histoire et de suivre avec empressement la vie de Suzanne. Diderot ne dépeint pas le couvent, les religieuses et la religion comme le souhaiterait son époque. On se situe au XVIIIe siècle, en plein cœur du siècle des Lumières où la religion est assimilée à l’obscurantisme. Diderot a voulu faire passer ce message et révéler la face cachée des couvents de jeunes femmes. Entre harcèlement physique et moral, Suzanne est une victime parmi tant d’autres, une femme qui ne désire pas dédier sa vie à Dieu malgré l’obligation et elle le fait comprendre. Certains passages font froid dans le dos par leur cruauté et finalement, on prend conscience jusqu’à quelle extrémité la religion et la crédulité peuvent amener. 

Enfin, c’est la première fois que je lis un roman de Denis Diderot et j’ai été agréablement surprise par son écriture. Fluide et prenante, elle demeure dans le style de l’époque malgré des adaptations de langage. Il y a de nombreux dialogues, instaurant un rythme et coupant par à coup les descriptions à rallonges, fondement des classiques de l’époque. 

Note : 4/5

mardi 13 août 2019

Chronique "Attachement" de Rainbow Rowell



1999. Lincoln, gentil geek aux faux airs d'Harrison Ford, travaille dans une entreprise où son rôle consiste à contrôler les e-mails des employés. C'est ainsi qu'il parcourt les échanges de Jennifer et de Beth, deux copines aussi drôles et imprévisibles qu'attachantes.
Sans même l'avoir vue, Lincoln va tomber amoureux de Beth. Mais comment lui déclarer sa flamme sans passer pour un fou ? Surtout que la jeune femme semble avoir un faible pour un « inconnu » qui travaille dans le même immeuble...


Après avoir eu un coup de cœur il y a plusieurs années pour Eleanor et Park de la même autrice, j’avais hâte de me plonger dans sa toute première romance. Malheureusement, je ne l’ai pas autant apprécié que sa romance young-adult. 

Dans ce roman, nous sommes en 1999 et nous suivons Lincoln, jeune informaticien qui s’ennuie dans son boulot. Il tombe amoureux d’une femme travaillant dans les mêmes bureaux que lui à travers ses mails. J’ai aimé suivre Lincoln mais je n’ai pas particulièrement aimé son personnage. Il m’a semblé terriblement ordinaire et assez fade en termes de sentiments. Il est très gentil mais a peu d’humour, détient une forte timidité et ne sait pas vraiment ce qu’il souhaite dans la vie. Quant à Beth et Jennifer, les deux protagonistes féminins, elles sont aussi assez clichées. Beth a la particularité d’avoir une grande connaissance du cinéma, ce qui est plutôt intéressant mais ça s’arrête là. 

Du côté de l’histoire, je l’ai trouvé bien trop longue. Le rythme est assez lent malgré des chapitres courts et je n’ai absolument pas été surprise par les retournements de situation. Quant à la fin, elle m’a semblé un peu rapide par rapport au reste du roman. J’en attendais tellement plus et je n’ai pas eu les montagnes russes émotionnelles auxquelles je m’attendais. J’ai eu plutôt l’impression de me retrouver face à un téléfilm M6 à l’eau de rose. 

Malgré tout, la plume de Rainbow Rowell se lit toujours aussi bien. C’est fluide, plutôt prenant et l’autrice arrive tout de même à nous emporter dans son histoire. Heureusement que son écriture est bonne sinon je pense que j’aurais eu beaucoup de mal à terminer son roman. 

Note : 3/5

lundi 12 août 2019

Bilan Juillet 2019

Salut tout le monde, je vous retrouve aujourd'hui pour vous faire mon bilan du mois de juillet en termes de lectures, séries & films ! J'ai été presque aussi productive qu'au mois de juin côté lecture et j'en suis ravie :) Bonne lecture ! 

J'ai eu l'occasion de lire 9 livres ce mois-ci comprenant 3 services-presse :) Au total, j'ai parcouru 3083 pages ! 

- Concours pour le Paradis de Clélia Renucci : 4/5
- Le dieu oiseau d'Aurélie Wellenstein : 3,5/5
- Strong Girls Forever (T2) Pourquoi ne pas craquer pour le mec parfait ? de Holly Bourne : 4,5/5
- Lady Helen (T3) L'Ombre des mauvais jours d'Alison Goodman : 4/5
- Une brève histoire du temps - Du big bang aux trous noirs de Stephen Hawking : 4/5
- La fille qui tressait les nuages de Céline Chevet : 4/5
- Signé Poète X d'Elizabeth Acevedo : 4,5/5
- Royaume de vent et de colères de Jean-Laurent del Socorro : 5/5
- Culottées (T2) de Pénélope Bagieu : 5/5





J'ai regardé uniquement 2 séries ce mois-ci mais ce sont des séries que j'attendais avec grande impatience :) J'ai donc visionné 16 épisodes en juillet !

- Queer Eye : Saison 4 Épisode 1 à 8 > saison terminée !
- Stranger Things : Saison 3 Épisode 1 à 8 > saison terminée ! 



Pareil côté films, j'ai vu des films intéressants et des moins bons dont 2 au cinéma :) 

- Mr Holmes : 2,5/5
- Men in Black International : 3/5
- Demain : 4/5
- Spiderman : Far from Home : 4,5/5



Voilà tout le monde, ce bilan est terminé :) J'espère qu'il vous aura plu et vous souhaite un bon mois d'août déjà bien entamé ^^ À bientôt ! 

samedi 10 août 2019

Chronique "La Servante écarlate" de Margaret Atwood



Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, " servante écarlate " parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.


Depuis que je me suis procurée ce roman, il me fait de l’œil dans mes bibliothèques même si je redoutais aussi sa lecture. Il a été fortement plébiscité, notamment grâce à son adaptation série, et j’avais peur de placer la barre trop haute. Malheureusement, c’est ce qui est arrivé et j’ai été plutôt déçue par cette lecture malgré de très bons points.

Dans cette histoire, nous suivons le personnage de Defred, une servante écarlate, c’est-à-dire une femme encore fertile dans un monde où la fertilité est en déclin et qui a pour unique mission de procréer sans pouvoir fonder de famille, entretenir de relations amoureuses ou même amicales. Même si Defred est une femme intéressante à suivre par son histoire, je n’ai pas réussi à m’attacher à elle. Elle est assez froide voire sans sentiments et elle a peu d’instinct de rébellion malgré le fait qu’elle ait déjà goûté à une vie dans laquelle elle était libre et maîtresse de ses choix (en grande partie). La république de Gilead dans laquelle elle vit l’a complètement lobotomisé pour qu’elle serve le régime sans sourciller et c’est assez effrayant.

L’intrigue est le deuxième point qui m’a ennuyé ici. Je m’attendais à un peu plus d’actions, de tensions ou de surprises. Malheureusement, je n’ai rien ressenti de cela et la fin m’a juste fait lever les yeux au ciel. On nous coupe l’herbe sous le pied au moment où tout devient intéressant et s’accélère. Habituellement, j’apprécie beaucoup les descriptions ainsi que les caractéristiques de l’univers égrenaient au fil des pages mais, dans ce roman, je n’ai pas trouvé les descriptions pertinentes et les informations sur le régime sont floues et rapides.

Cependant, le bon point de cette histoire consiste en l’univers. Tout d’abord, cette république est gouvernée par une secte religieuse dont on ne sait rien mais on ressent la présence constante de la religion, appliquée à la lettre par les habitants. C’est tout à fait révoltant aujourd’hui à travers nos yeux de lecteur.rice moderne. Qui dit société « religieuse », dit société patriarcale. Les femmes sont des esclaves sexuelles, les hommes des producteurs d’enfants, présentés comme incapables d’autre chose, telles des bêtes sauvages avides de sexe. Évidemment, ils ne sont pas autant à plaindre que les femmes qui n’ont plus de vie privée, sont cantonnées à demeurer dans leur maison et ne peuvent plus agir sans une autorisation du régime ou bien de leur mari/frère. Ce qui est d’autant plus difficile, c’est de savoir que cela existe encore de nos jours dans certains pays.

Enfin, l’écriture de l’autrice ainsi que la traduction m’ont laissé perplexe. D’un côté, j’ai apprécié son originalité avec une temporalité difficile à suivre mais intrigante. Mais d’un autre côté, la narration est étrange, décousue ; l’autrice n’annonce pas ses dialogues ni ses flashbacks. Tout s’enchaîne sans que l’on sache vraiment où on est et à quel moment.

Note : 2/5


vendredi 9 août 2019

Chronique "Royaume de vent et de colères" de Jean-Laurent del Socorro




En 1596, deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. A La Roue de Fortune se croisent des passés que l'on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s'essaie à un métier sans arme. Les pions sont en place. Les troupes royales arrivent devant la ville. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.


J’étais très excitée à l’idée de découvrir ce roman historico-fantasy dont j’avais beaucoup entendu parler à sa sortie. De plus, l’édition collector d’ActuSF est absolument sublime ! 

Dans ce roman, nous suivons toute une galerie de personnages, tantôt clichés, tantôt originaux auxquelles on s’attache très rapidement. Ils se prénomment Victoire, Axelle, Gabriel, Silas, Armand et bien d’autres personnages secondaires à découvrir. La particularité de ce roman est que l’auteur a décidé de se concentrer plus sur les personnages que sur l’univers, ce qui est pour le moins étonnant dans un roman de fantasy. On apprend à les découvrir, à connaître leurs convictions, leurs choix de vie, leurs rêves. Ils font tous partie de générations différentes, détiennent des caractères divergents mais ont en commun la témérité et le courage. Chevalier ou mercenaire, l’auteur nous présente un panel de profils intéressants et attachants. J’ai eu un petit coup de cœur pour les personnages de Victoire et d’Axelle, deux femmes mercenaires qui ont réussi à se faire une place dans un monde exclusivement masculin car sanguinolent et sans pitié. Enfin, des femmes qui se font respecter par leur force et leur intelligence combinée sans avoir 16 ans et peu d’expérience. Elles sortent des clichés que l’on peut lire souvent dans les romans, surtout young-adult et, cela me fait plaisir de voir enfin un auteur qui ne sexualise pas ses personnages féminins. 

Comme dit précédemment, l’auteur s’est concentré essentiellement sur ses personnages. L’univers n’est pas bâclé pour autant. On ressent énormément de travail de recherche sur les guerres de religion, le fond historique etc. Découvrir Marseille prise aux mains du roi est assez impressionnant. Quant à la partie fantasy, elle est peu développée et j’aurai aimé en savoir plus. Cependant, cela ne m’a pas empêché d’apprécier ma lecture ! 

Du côté de l’intrigue, j’ai été totalement happée par le rythme de l’histoire. Jean-Laurent del Socorro a décidé de mettre en scène son intrigue autour d’un lieu principal et en moins de 24 heures. Les chapitres courts et les rapides changements de points de vue nous permettent de dévorer le roman sans jamais nous ennuyer. L’histoire est composée de trois actes et l’auteur développe tous les pans de l’histoire de ses personnages : leur passé, leur présent et une idée de leur futur. 

Enfin, la plume de l’auteur est fluide, travaillée et immersive. J’ai savouré son écriture tout le long de ma lecture et en tournant les dernières pages, je me suis dit qu’il fallait absolument que je suive cet auteur de plus près et que je me procure Boudicca qui est son second roman ! 

Note : 5/5

jeudi 25 juillet 2019

Chronique "Lady Helen (T3) L'Ombre des Mauvais Jours" d'Alison Goodman




Bath, décembre 1812... Lady Helen prépare son mariage avec le duc de Selburn, mais son esprit est ailleurs : sa mission de Vigilante Suprême n'est pas encore accomplie. Cette double vie met Helen au supplice : non seulement elle doit résister à ses sentiments pour le charismatique Lord Carlston, mais elle doit aussi maîtriser ses pouvoirs. La confrontation finale avec leur grand ennemi, l'Abuseur Suprême, est imminente...


Cela faisait plusieurs mois que j’attendais cette fin de saga avec grande impatience et je l’ai enfin dévoré et adoré ! 

Nous retrouvons lady Helen, lord Carlston, lord Selburn, Darby et tous les autres après une fin de second tome pour le moins frustrante. J’ai aimé retrouver toute cette bande de personnages à laquelle je me suis attachée au fil des pages. Lady Helen continue à évoluer notamment dans sa capacité à gérer ses pouvoirs mais aussi sentimentalement. Cependant, même si l’autrice représente la place de la femme dans la société au XIXe siècle, j’aurais souhaité une lady Helen plus badass face aux hommes qui veulent la rabaisser et lui imposer son rôle de mère et de femme aimante, bonne maîtresse de maison. Elle manquait selon moi un peu de punch et de répliques cinglantes. Quant aux personnages secondaires, je les ai beaucoup apprécié, tous aussi variés les uns que les autres et attachants pour certains plus que pour d’autres. 

Qui dit dernier tome, dit conclusion et résolution de l’intrigue principale. Le rythme de l’histoire laisse un peu à désirer : la première moitié m’a semblé assez longue alors qu’elle est dans la continuité du second tome avec peu d’ellipses. Elle mériterait d’être réduite pour instaurer un meilleur rythme et se replonger plus facilement dans l’histoire. Néanmoins, à partir de la seconde moitié, tout s’accélère entre actions, retournements de situation et révélations. Même si certains gros éléments du dénouement étaient prévisibles, d’autres ont réussi à me surprendre me permettant de refermer le livre avec plaisir et satisfaction. 

Du côté de l’univers, l’autrice développe les pouvoirs de lady Helen ainsi que notre connaissance du monde des Abuseurs et leur monde invisible. C’était extrêmement intéressant ! On ajoute à cela tout l’aspect historique, non négligeable. Alison Goodman a mené beaucoup de recherches et cela se ressent dans son récit. Elle maîtrise l’histoire de Bath, ses lieux et ses mystères. C’est une véritable plongée au XIXe siècle et on apprend un tas de faits sur l’Angleterre de l’époque entre étiquettes, tenues et traditions. 

Enfin, pour conclure ma dernière chronique sur cette superbe saga, je voudrais féliciter Alison Goodman ainsi que son traducteur Philippe Giraudon pour leur écriture et leur travail. Ils ont réussi à me plonger avec facilité dans cette histoire pour le moins originale. La plume fluide et recherchée de l’autrice nous promet une immersion dans le Bath du XIXe pour notre plus grand plaisir. Je ne peux que vous recommander cette saga que j’apprécie tout particulièrement. Si vous aimez le fantastique, une héroïne forte, des personnages secondaires attachants et un contexte historique digne de Jane Austen, foncez et découvrez Lady Helen ! 

Note : 4/5