samedi 22 juin 2019

Chronique "Quelques minutes après minuit" de Patrick Ness



Depuis que sa mère est malade, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. Chaque fois, quelques minutes après minuit, un monstre apparaît sous la forme d'un arbre gigantesque qui apporte avec lui l'obscurité, le vent, les cris. Le monstre vient chercher quelque chose de très ancien et de sauvage. Il veut connaître la vérité...


Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti autant d’émotions en lisant un roman jeunesse. Je me suis immédiatement attachée au personnage de Conor, un jeune garçon en proie au chagrin et au harcèlement. Patrick Ness a véritablement développé la psychologie de ce garçon d’à peine douze ans nous permettant de nous plonger profondément dans le récit. J’ai ressenti tellement de sentiments contradictoires envers Conor : la frustration, la tristesse, la culpabilité, la joie, la colère etc. Il vit un nombre incroyable de choses en si peu de pages qui contribue à la perturbation de sa vie et son esprit. C’en est un peu insoutenable autant pour lui que pour le lecteur. 

Pour une fois, la place des parents est présente dans un roman jeunesse. Ils ne sont pas décédés ni aveugles au point de ne jamais voir ce que fait leur enfant. Entre un parent divorcé et une mère malade, il est simplement protégé par sa grand-mère qui cache tous ses sentiments derrière un masque d’indifférence et de pédanterie. C’est aussi une femme intéressante à découvrir du point de vue de Conor car l’apparence qu’elle maintient durant une bonne partie du livre se craquelle et révèle une simple mère et grand-mère, inquiète pour son enfant et son petit-fils. 

Quant à l’intrigue en elle-même, les différents histoires narrées par le monstre à Conor sont classiques en apparence mais recherchées et étonnantes par leur dénouement. Elles apportent une réelle profondeur au récit et à la partie « contemporaine » de l’histoire. Les illustrations de Jim Kay, présentes dans la version que j’ai lue, accompagnent avec merveille la vie de Conor, les contes du monstre etc. L’atmosphère est sombre, prenante et pesante à la fois. La fin est une vraie libération pour le protagoniste et le lecteur. 

Enfin, sans surprise et même s’il s’agit d’une traduction, la plume de l’auteur m’a totalement emportée ! Immersive et travaillée, Patrick Ness nous fait passer par un grand panel d’émotions aussi fortes les unes que les autres. J’ai hâte de découvrir d’autres romans de cet auteur qui n’a fait que me surprendre jusqu’à aujourd’hui. 

Note : 5/5


Illustration de Jim Kay issue du roman illustré

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